Biographie G.M. Witkowski  - version courte

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Né à Mostaganem (Algérie), le 6 janvier 1867, orphelin de père à l’âge de 2 ans, Georges Martin Witkowski bénéficie très tôt d’une éducation musicale à peine entravée par la carrière militaire à laquelle on le destine ; il mènera de front cette double formation.

 

  Admirateur de César Franck auprès de qui il a été admis, conseillé par Emmanuel Chabrier, il devient en 1894 l’élève de Vincent d’Indy, qui l’introduit dans le milieu musical parisien.

Dirigée par le maître d’Indy lui-même en 1901, la Première Symphonie en ré mineur de Witkowski, jouée à la salle Érard à Paris, apporte au jeune officier-musicien une soudaine célébrité.

 

  Affecté à Lyon, il fonde avec Charles Bordes en 1903, la Schola cantorum de Lyon, un chœur de près de 200 voix ; puis en 1905, avec l’appui d’un certain nombre de personnalités lyonnaises, la Société des Grands Concerts, un orchestre symphonique permanent de quatre-vingts musiciens.

 

  Le succès de cet ensemble, alors unique en France, laisse enfin à Witkowski le choix de sa destinée : il quitte l’armée en 1906 pour se consacrer entièrement à la musique, comme chef d’orchestre et comme compositeur.

 

  À la tête de sa formation, il fait construire par la ville de Lyon une salle de 1 800 places, la salle Rameau, qui abritera répétitions et concerts durant plusieurs décennies.

 

  Malgré cette intense vie publique au service de la musique, à laquelle vient s’ajouter en 1924 une nomination à la direction du conservatoire de Lyon, Witkowski n’a jamais cessé de composer.

Son œuvre est éclectique dans sa forme et, à l’instar de Joseph-Guy Ropartz, l’ami de toujours, il puise une partie de son inspiration lyrique dans la contemplation de la nature.

 

  Lorsque Witkowski meurt en 1943, à l’âge de 76 ans, l’Association philharmonique est reprise par son fils Jean, violoncelliste, chef d’orchestre et déjà au pupitre depuis treize ans.

 

  À la mort de ce dernier en 1953, l’ensemble symphonique aura présenté durant cinquante ans près de 400 concerts au cours desquels les Lyonnais auront pu entendre plus de 1500 œuvres, dans un répertoire classique intelligemment mêlé aux partitions modernes, concerts toujours servis par les grands interprètes de cette première moitié du xxe siècle.

 

  L’Orchestre national de Lyon a fêté son centenaire en 2005, la Schola Witkowski le sien en 2003.

 

  Le compositeur G. M. Witkowski nous laisse une vingtaine d’œuvres majeures : de la musique de chambre (un Quintette, un Quatuor, une Sonate), deux symphonies, deux partitions concertantes (Mon lac pour piano,Introduction et Danses pour violon), diverses compositions pour chant et orchestre (sur des poèmes de Ronsard, d’Anna de Noailles, d’Henri de Régnier et de Louis Mercier), un « film symphonique » (Le Docteur Ox) ainsi que deux importantes œuvres lyriques (LePoème de la maison, sur des textes de Louis Mercier et La Princesse lointaine, opéra en quatre actes d’après Edmond Rostand).